Prenant leur nom de celui de Louis Delgrès, héros aujourd’hui trop méconnu de la lutte contre le rétablissement de l’esclavage (merci Napoléon !), cette formation antillaise de « blues flambé au rhum » (dixit les intéressés) offre une troisième rasade de leur musique aux guitares rêches contrebalancées par un chant plus doux que ce que les sujets des chansons pourrait le laisser supposer. Après avoir enthousiasmé à deux reprises le festival Relâche l’été dernier, le trio emmené par Pascal Danaë a sorti fin août son premier LP, « Mo’ Jodi », qui a permis de faire (re)découvrir les sonorités de la guitare Dobro et du soubassophone – et leurs noms aussi, qui prenaient la poussière dans les pages d’un dictionnaire perdu. Emma Goldman activiste anar russe (rien à voir avec Jean-Jacques) : « Si je ne peux pas danser, je ne veux pas faire partie de votre révolution ». Elle aurait adoré Delgrès, aussi dansant que révolté. GB

 Krakatoa  – 20h30, 17/20€