À la rentrée dernière, Odezenne a abattu l’une de ses meilleures cartes : Au Baccara. Un album difficile à ne pas remarquer, ne serait-ce que sur les présentoirs des disquaires, avec sa pochette écarlate. « Et musicalement ? », me direz-vous. Eh bien l’album était attendu, il n’a pas déçu. Enfonçant le clou de Dolziger Str. 2, le trio bordelais développe une musique toujours aussi hybride, quasi inclassable : des chansons synthétiques, lancinantes, un flow et des textes désabusés, qui dessinent en creux le portrait des vingtrentenaires, à deux doigts d’être totalement paumés – alcool, feuilles en L et amours foireuses pour faire passer le temps, parce qu’il n’y rien d’autre à faire. Vous vous rappelez des « Common people » de Pulp ? Voilà, ils sont là. Ça saisit, ça parle, ça touche juste, dans sa mélancolie, ses acidités, ses moments d’accalmie et ses flashs d’autodestruction. Un groupe générationnel ? Si le terme n’avait pas été si galvaudé, on aurait presque pu s’en servir. Allez, en voiture Maryvonne ! GB
Salle des Fêtes du Grand Parc, 20h00, 26€