Oui, vous les connaissez ces insupportables bouteilles de gaz qui pèsent un âne mort et qui tombent en rade un samedi soir juste quand vous aviez enfin invité vos beaux-parents histoire de leur faire croire que vous êtes civilisé. Alors eux… je sais pas… il ont dû soudainement être raccordés au gaz de ville après avoir cessé d’inviter leurs beaux-parents, toujours est ils qu’ils se retrouvent avec une douzaine de bouteilles de gaz. Et quelques belles planches bien solides, encore des restes de bricolage. Et les voilà donc à trois, avec ces bouteilles et ces planches et fatalement, ils se mettent à faire de l’équilibrisme dessus. Mais pas juste ce qu’on a tous essayé de faire, une planche sur une bouteille. Ah non, là, on est dans le truc de malades, dans les agencements compliqués, les entassements invraisemblables où si vous bougez un orteil de travers, tout s’effondre. Et ça fait mal, une bouteille de gaz, même vide. « Cirque et réel à risques » clame le sous-titre de leur compagnie. Et ça n’est pas galvaudé. Fondée par Yann Ecauvre, un des rares autodidactiques du cirque, le Cie Inextrémistes traîne ses idées avec des bonbonnes de gaz depuis son premier spectacle et semble toujours repousser ses capacités à en décliner toutes les possibilités. On a rarement été aussi inventif avec deux objets aussi banals mais surtout, ce qui place ce cirque un peu à part, c’est l’impression perpétuelle de risque sur laquelle elle joue. Le tout avec une joie de jouer, presque de faire les malins avec désinvolture, qui, loin d’être énervante, rend ces trois là franchement sympas. Pas d’eau dans le gaz en tous les cas. JLE
Vendredi 12 et samedi 13 octobre à 20 h 30, dimanche 14 octobre à 16 sur l’esplanade des Terres-Neuves